Les entreprises de cosmétiques et de parfumerie s’approvisionnent en actifs végétaux cultivés tant en France qu’à l’international, ce qui engendre un impact environnemental non négligeable et complexe à quantifier. Selon le rapport « Make up the future » de 2020 par Quantis, un cabinet de conseil, l’industrie cosmétique contribuerait à environ 1,5 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Pour atténuer cette empreinte, certaines marques se tournent vers des ingrédients cultivés dans des fermes verticales. Ces structures pratiquent l’agriculture urbaine dans des bâtiments multi-étages utilisant l’hydroponie, une méthode de culture hors sol, optimisée par un contrôle précis de l’éclairage LED, de l’atmosphère et des nutriments. Les bénéfices sont multiples : un approvisionnement constant tout au long de l’année, une productivité élevée sur une petite superficie, sans monopolisation des terres arables, avec une consommation d’eau minimisée grâce au recyclage et une traçabilité ainsi qu’une qualité des produits accrues.
En France, les sociétés Jungle et Tower Farm, initialement spécialisées dans le secteur alimentaire, élargissent leur champ d’action vers la cosmétique et les compléments alimentaires, offrant des produits comme les fleurs de calendula, la camomille ou les feuilles de mélisse. La culture de fleurs destinées aux parfums en est encore à ses débuts. En collaboration avec Firmenich, une entreprise spécialisée dans les matières premières et la formulation, Jungle a réussi à cultiver du muguet et à en extraire pour la première fois un parfum naturel. Avant, le muguet était reproduit uniquement par des moyens synthétiques. Un parfum issu de cette technologie est prévu pour 2024. Toutefois, il est impossible de cultiver toutes les plantes de cette manière, et la quantité d’énergie requise par ces fermes est significative (jusqu’à sept fois plus qu’en agriculture traditionnelle), soulignant l’importance de trouver des sources d’énergie renouvelable.